28 juin 2005
la poignée de main
Ma responsable de rayon me sert la main vers 7h30 du lundi au vendredi. C' est une jeune femme de mon age. S'inscrit un rapport de force parasité par notre opposition sexuelle.Elle a la poigne des paysans,dure et sans nuances.tous les matins je court-circuite le rapport en lui retournant l'energie préhensile d un poisson mort.
Dans ces ruines ouvriéres de la grande distribution,subsiste la croyance grégaire de cette force virile et cette domination hiéarchique.Les derniers ouvriers se raccrochent d'autant plus à ces valeurs qu'ils soupconnent leurs disparitions irrémediables .Le monde se féminise dans un rapport érotique.Le patriarcat s'écroule car les hommes ne veulent plus posséder le monde mais devenir une propriété de celui-ci, lentement s'effacer et s'abandonner entier dans ce grand autre.Fatigué d'être, le spectateur veut devenir personnage, intégrer le grand spectacle pour ne plus le subir, comme les petites filles rêvent d 'un prince charmant auquel s 'abandonner totalement .
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