11 juillet 2005
passager unique
De la vingtaine de personnes montée au départ du train, seule une vielle femme était encore assise avec Machin dans le wagon. Le train s’arrêta au milieu d’un immense champ de labours dont les sillons s’enfuyaient jusqu’à l’horizon. La vielle femme fit un petit signe de tête à machin qui ne lui répondit pas, puis elle descendit du wagon.
Une note stridente, le train abandonna l’océan de terre lacérée où la femme marchait seule. Machin l’unique passager pensait à cette vielle femme au milieu du champ de labours. Habituellement Il ne prêtait aucune intériorité aux gens qu il croisait. Il vivait seul contre le monde. Mais curieusement l’avant-dernier passager lui avait fait figure d’exception. De ce fait Machin s’abandonna totalement à sa réflexion. Il aurait voulu s’ arracher au désir pour être dans cette jouissance de l’instant, comme cette femme qui était descendue du train pour marcher dans la terre. Alors Machin décida de ne plus respirer pour déjouer les principes de la réalité implacable de l’air. Suffocant, il s’égarait dans une courbe creuse du temps. Hilare il regardait le monde par la fenêtre du train qui continuait de courir sans lui.
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